Histoire: 19ème siècle


Déclin l'orpaillage, redécouvertes et découvertes minières

La Loi Minière du 21 Avril 1810 précisa, affina et étendit la législation minière élaborée à la révolution, elle rendit obligatoire l'autorisation des propriétaires riverains des cours d'eau prospectés.

Extraits:

 De nombreux orpailleurs furent expulsés de leurs sites de prospection, quelquefois remplacés par les propriétaires des terrains.

Exploitation familiale des sables aurifères du Rhin
aux environs de Carlsruhe

Gravure de 1823

Orpailleur du Rhin

A la suite du blocus continental, les besoins en métaux se firent particulièrement sentir et sur ordre du Directoire, puis de Napoléon, la prospection de nouvelles mines s'intensifia:
La première concession française pour or fût accordée à Pontvieux dans le Puy-de-Dôme en 1847

Un événement capital, mais qui ne fût pas perçu comme tel, remonte à 1856 quand Ernest Mallard, ingénieur des mines fût nommé inspecteur à Guéret où il y resta trois ans.
Il était chargé de la réalisation de la carte géologique au 1/80 000e de la Creuse et de la Haute-Vienne. Sa charge l'obligea donc à suivre les travaux sur le gisement stannifère de Vaulry où il  découvrit deux faits majeurs :
-la très grande importance des travaux anciens qu'il se considère comme incapable de dater
-la présence d'or dans le gisement.

Les travaux anciens avaient déjà été signalés dans la région par Alluaud et De Cressac, mais c'est au génie de Mallard que revient le mérite d'avoir mis en évidence leur intérêt.  Il va en effet reconnaître que la grande majorité des anciennes fosses de la Creuse ou du Limousin ne sont pas les ruines d'anciens camps fortifiés romains, mais sont tout simplement les vestiges d'une activité minière.

Dans son rapport resté célèbre dans les Annales de Mines en 1866, il décrit ainsi des centaines d'anciennes fosses, qu'il attribue à des anciens travaux, peut-être pour or. Si cette publication va asseoir la notoriété de Mallard, son intérêt n'est absolument pas perçu par les milieux miniers et il n'entraîne aucune exploitation. A l'époque où Mallard vient de découvrir et de démontrer l'existence d'anciens travaux pour or en France, les historiens réputés sur la Gaule s'acharnèrent à démontrer que l'ancienne Gallia Aurifera des auteurs gréco-romains n'avait jamais existé.

Des minerais aurifères vont encore être découverts dans la concession Beauberty dans le Puy-de-Dôme, dans la concession de Bonnac dans le Cantal, dans le district de Pontgibaud (Puy-de-Dôme) et des anciens travaux pour or ressemblant aux fosses du Limousin vont être découverts en Bretagne particulièrement à la Bellière.

Parallèlement, l'orpaillage subsista, ainsi qu'en témoigne la place laissée à l'orpaillage dans la loi minière de 1810. Cependant, cette méthode d'extraction devint insuffisamment rentable, à cause de la baisse des cours et de l'épuisement relatif des placers alluviaux.

Vers 1830, près de 500 personnes pratiquent l'orpaillage en activité secondaire. De 1804 à 1834 l'Hôtel des monnaies de Karlsruhe a acheté 141 Kg d'or aux orpailleurs du Rhin.

Orpailleurs du Rhin

Messieurs Deleuze et Mathieu ont probablement été les  derniers orpailleurs des Cévennes vers 1864. Ils exploitaient les alluvions de la Cèze et de la Ganière.
Le dernier orpailleur de l'Ariège a cessé ses activités en 1892.

La découverte de la cyanuration en 1888 permettant de traiter des minerais aurifères, considérés jusque-là comme impropres avec l'ancien procédé d'amalgamation, permit d'envisager d'extraire l'or de minerais à or invisible comme le mispickel.

Marius Esparseil découvrit en 1892, l'or dans le mispickel de la mine du Roc des Cors, dans la concession pour fer de Limousis. La concession pour fer de Salsigne, datant de 1877, est étendue à l'or en 1897. Salsigne devient une des plus importantes mines d'or d'Europe de l'ouest.

C'est à cette époque que la plus grosse pépite connue de France (543 g), fût trouvée par hasard aux Avols, dans les Cévennes en 1889. Son poids est exceptionnel pour la France, mais c'est peu, comparé aux 70 kg de la "Welcome Stranger Nugget", championne du monde d'origine australienne. C'est aussi l'époque de la découverte des riches placers du Klondyke en Amérique du Nord et des fabuleux gisements du Transvaal en Afrique du sud.

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Documents anciens, extraits:
Depping Georges Bernard, 1811 
-Rivières aurifères

Edouard Charton, Le Magasin Pittoresque, 1849 
-Les Orpailleurs

Auguste Daubrée, 1852
-Or disséminé dans le gravier du Rhin
-Aperçu historique sur l'exploitation des métaux dans la Gaule

Emilien Dumas, 1876
-Statistique géologique, minéralogique, métallurgique et paléontologique du département du Gard

Stanislas Meunier, Journal La Nature, 1889 
-La pépite des Avols

Rodolphe Reuss, 1897 
-Les Orpailleurs du Rhin

Pierre de Brun, 1902
-Essai de Minéralogie du département du Gard

C., Journal La Nature, 1889
-Les exploitations aurifères du district de Bogoslowsk

Louis De Launay, Journal La Nature
-Les Mines du Transvaal, 1891
-L'industrie aurifère du Transvaal, 1896

Jules Garnier, Journal La Nature, 1894
-Théorie de la formation aurifère du Witwatersrandt (Transvaal)

Edouard Cumenge, 1898 
-L'or dans la nature

Félix Colomer, Journal La Nature, 1902
-Les alluvions aurifères de la Colombie

T, Obalski, Journal La Nature, 1904
-Les placers du Klondyke et de l'Alaska


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