Histoire: 20ème siècle

Fin de l'orpaillage et développement minier:

Gigniac rapporte qu'il avait accompagné sur le terrain, en 1902, le dernier orpailleur des Gardons, le père Brahic: « la tradition des anciens, nous contait avec joie, le père Brahic, voulait que des vieilles familles du terroir se procurent de cet or du pays pour les alliances aux mariages de leurs enfants. Et il nous montra des alliances de ses arrières grands-parents, qu'il conservait comme des saintes reliques.»

Des expériences d'exploitation industrielle des alluvions aurifères des Gardons furent tentées puis abandonnées en 1900.

Du côté minier, tout s'accélère avec la découverte fortuite en 1903 d'or à teneur économique dans les filons d'antimoine de la Lucette en Mayenne.
Il va alors en résulter une véritable ruée vers l'or filonien portant sur les régions géologiquement similaires et surtout sur les anciens travaux gallo-romains décrits par Mallard et par d'autres, qui deviennent tout d'un coup centres d'intérêt alors qu'ils étaient dans l'ombre depuis une trentaine d'années.


Mineurs de la Lucette au début du XXème siècle

Mine de la Lucette vue générale:

Mine de la Lucette, puits Minot

Puits Portier

La Lucette et ses mineurs en 1920

Le Limousin va faire ainsi l'objet de plusieurs dizaines de tentatives d'exploitation, la concession pour or va être attribuée à la Bellière en 1905 et au Châtelet en 1907.


Mineurs du Châtelet en 1908

Mines du Châtelet

Dans les Pyrénées Orientales le gisement de Glorianes est découvert en 1903 et la concession est attribuée en 1910.

Si les travaux de recherche en Limousin sont stoppés nets par la Première Guerre mondiale, la production d'or métropolitaine va s'intensifier à partir de 1926 à Salsigne, en 1933 le Châtelet a déjà produit 7,5 tonnes d'or et la Bellière 8,5 tonnes.

Jusqu’en 1939 à Salsigne, le minerai subit un triage manuel à la mine ; les femmes mettent le minerai extrait dans des corbeilles , rejetant la roche stérile , agenouillées 10 heures par jour et 6 jours par semaine, hiver comme été.
Triage manuel à Salsigne:

A l'aube de la seconde guerre mondiale la mine de la Lucette a fermé, la mine de la Bellière est épuisée ; il ne persiste une exploitation importante qu'à Salsigne et au Châtelet ; la production tombe à 85 kilogrammes en 1946.

Après la fermeture de la mine du Châtelet, il n'y a plus qu'une seule mine en activité en France : Salsigne, un vaste programme de prospections sur les anciennes aurières du Limousin a été décidé par l'État français et il est dressé un inventaire des possibilités des anciens filons jusque-là sommairement explorés.Ces recherches conduiront à la mise en exploitation en 1982 d'une deuxième mine d'or à Cros Gallet près de Saint-Yrieix en Dordogne.


Par ailleurs, les réserves en minerai exploitable de la mine de Salsigne ont singulièrement augmenté avec la découverte d'une nouvelle minéralisation aurifère de tonnage très important ; les réserves estimées à Salsigne étaient en 1981 supérieures à 100 tonnes d'or métal.

Salsigne:
Vestiges de l'exploitation à ciel ouvert:


Exploitation souterraine de Salsigne-Villanière,
 Puits Castan
:


Unité de flottation


En 1975, est découvert à Rouez dans la Sarthe le plus gros amas sulfuré polymétallique d'Europe. Parmi les métaux contenus dans le minerai: fer, cuivre, plomb, zinc, on trouve aussi l'or et l'argent, concentrés dans la partie supérieure du gisement appelée chapeau de fer. Plus de 2 tonnes d'or et 7 tonnes d'argent seront extraites en quatre ans du sous-sol de Rouez-en-Champagne mis en exploitation de 1989 à 1992. Un livre Pierre-Christian Guiollard  retrace l'histoire de la découverte de ce gisement, ses origines géologiques et l'exploitation  de son "chapeau de fer" dès 1989:

 


Jusqu'en 1970  l'orpaillage n'est plus pratiqué qu'à des fins de prospection minière.


Monsieur Tricou,
 orpailleur des années 30 à 70
, sur l'Hérault.

Jean Tricou, orpailleur depuis 1928, travaillait avec son frère Aimé sur l'Hérault, dans le secteur de Saint Bauzille de Putois. Il prospectait pour le compte d'une société qui comptait exploiter les sables aurifères de l'Hérault. Il a été le maillon entre la tradition et le renouveau de l'orpaillage des années 70.

La prospection minière à la batée toujours est pratiquée par les prospecteurs du BRGM (Bureau des Recherches Géologiques et Minières, créé en 1959) et a donné lieu à la parution des deux remarquables ouvrages:
-Prospection minière à la batée, dans le massif armoricain (Guigues et Devismes, Mémoire BRGM n° 71, 1969)
-Atlas photographique des minéraux d'alluvions (Devismes, Mémoire BRGM n° 95, 1978):

 

1976- Renouveau de l'orpaillage:

En 1976, suite à la publication du livre de Jean-Claude Le Faucheur: Chercheur d'or en France, paru chez Flammarion, l'orpaillage connaît un renouveau et de nombreux amateurs suivent les traces de Jean Claude Le Faucheur:



L'orpaillage loisir comble de joie des centaines d'adeptes de la batée ou du pan.
L'orpaillage professionnel reste rare (une dizaine de personnes) et s'oriente sur trois axes:
-Valorisation des récoltes en créations bijoutières
-Organisation de stages, vente de matériel et de livres, conférences
-Exploitation aurifère de sablières et de gravières en posant des moquettes dans les rampes des trémies.

Ancienne sablière du Tech:

Les alluvions sont amenées au crible situé tout en haut par un tapis roulant. Le crible trie les graviers selon leur taille et les envoie vers les différentes cuves.

Détail du crible:

Au bas du crible, une rampe inclinée récupére et évacue les sables, c'est sur cette plaque qu'un orpailleur avait installé 2 mètres carrés de moquettes, simplement posées, retenues et pincées à l'arrière par deux gros clous tordus.

Vestiges d'orpaillage en sablière:
Une moquette orpheline, abandonnée par son propriétaire.

Paillettes d'or de sablières (Rhône Isère Saône Limousin)
et pépites guyanaises,
récoltes d'un orpailleur professionnel:

Collection d'un orpailleur amateur:

En 1981, l'orpaillage passion connaît un nouvel essor dans le monde avec l'organisation de championnats. Cette idée, initiée par les finlandais, a conduit à l'organisation de championnats mondiaux et nationaux et à la naissance de nombreuses fédérations d'orpailleurs chargées de l'organisation de ces concours. La World Gold Panning Association siège à Tankavaara en Finlande et fédère au niveau mondial les associations nationales comme la FFOR en France qui fût chargée de l'organisation des championnats du monde de 1988 à Foix en Ariège.

En ce début du 21 ème siècle, le tourisme autour de l'or se développe dans la plupart des pays aurifères dont la France. Les Championnats d'Europe d'orpaillage 2002 ont lieu à Saint Yriex la perche et La coupe d'Europe open se déroule chaque année à Cardet dans le Gard. De nombreuses manifestations de ce type ont lieu dans de nombreux pays. En 2003, les championnats du monde ont eu lieu en Suisse.

L'Australie et la Guyane, fortement producteurs attirent de nombreux chercheurs d'or professionnels venant tenter leur chance.

En France, les sablières situées sur des cours d'eau un tant soit peu aurifères sont quasiment toutes équipées de moquettes par des orpailleurs professionnels, généralement très discrets. Une sablière traitant dans l'année des millions de mètres cubes d'alluvions, les quantités d'or récupérées sont loin d'être négligeables. Sur un bon emplacement, le poids de l'or ainsi récolté peut atteindre 100 g par mois, ce qui représente un salaire. Très souvent, un même orpailleur "tourne" sur plusieurs exploitations.

Des orpailleurs amateurs, de plus en plus nombreux, pratiquent cette activité en tant que loisir passion, à la batée ou au pan, parfois au sluice et à l'aide de pompes manuelles.

Orpaillage de loisir
en 2002

sur le Gardon

Championnats du Monde d'Orpaillage 2003:

Suisse, Willisau

Quelques pépites parmi les plus grosses récoltées
 de nos jours en France
en orpaillage manuel:


Pépite de 4.92 gr, récoltée sur le Fier (Haute-Savoie) en 1993,
t
rouvaille de Jean-Pierre Mandrick


 
Pépite de 4,87 g (Pyrénées-Orientales)
découverte en 2005 par Olivier Piva


Principaux sites aurifères Français en 2001.
Ils sont actuellement tous fermés.


De nombreuses mines oubliées et de nombreux
filons aurifères non exploités car peu rentables
existent près de ces sites.


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